•  ValorahGage, Tango, Tangage 

    La rose et le rossignol 

    La rose et le rossignol

     

     

            Tu avais rendez-vous ce soir. Rendez-vous avec une personne qui te tenait à coeur, mais pas pour les bonnes raisons, au début du moins. On t'avait demandé d'éliminer quelqu'un, dans la fin de la soirée, lorsque la nuit serait déjà bien avancée. Tu t'étais donc munie de ta valise contenant Basile, ainsi que d'un parapluie, tu avais noté que l'air était devenu plus lourd, plus humide. C'était dans des moments comme ceux là que tu étais soulagée que Basile ne soit pas un fusil à poudre. Mais, la tâche allait tout de même être difficile ce soir, il te fallait en discuter avec ton ami. Tu descendis donc dans les bas quartiers de Vanc'iôm, pour gagner la maisonnée des Matthews. Tu les connaissais peu, mais suffisamment pour les apprécier. De toutes façons, Timothy refusait que tu les connaisse plus, moins tu en savais, mieux il pouvait se porter. Tu savais seulement que sa mère était une fleuriste qui ne vendait pas ses merveilleuses roses bleues, et que sa sœur avait une maladie qui donnait du fil à retordre aux médecins.

            Arrivée à leur porche, tu tendis l'oreille, faisant ainsi naître un doux sourire sur ton visage. C'était une famille joyeuse, qui aimait énormément chanter. Tu reconnus la voix de ton ami, tu la reconnaîtrais entre mille. Tu attendis un peu avant de frapper la porte avec la poignée de ton parapluie. Ceci ne fit nullement cesser le doux chant que tu percevais, alors en attendant qu'on vienne à toi, tu vérifiais que ta robe n'ait aucun pli. Tu avais fait fort ce soir, cette robe, tu avais demandé à ce qu'elle te soit faite sur mesure. Tu voulais éviter de porter un corset trop rigide, ce pourquoi la robe contenait des armatures suffisantes pour garder ton dos droit, et pour souligner tes courbes. Le buste de la robe te collait, marquant ta poitrine, ta taille, tes hanches. Mais ce qui te plaisait le plus dans l'ouvrage, c'était qu'elle ne se fermait que par des boutons, telle une chemise. Ce pourquoi, du haut de ta poitrine jusqu'au haut de tes chevilles, il y avait une rangée de boutons, tous fermés et plutôt ouvragés. Ils étaient en bois, et l'artisan avait fait un merveilleux travail de gravures sur ces petites pièces… Enfin quelqu'un vint te sortir de tes pensées. Une très jolie femme aux yeux claires et aux cheveux de blé, avec un visage doux légèrement marqué par le temps. Elle te sourit, tu fis de même.

    « Bonsoir Valorah ! Veux-tu entrer ?

    - Vous me voyez navrée de refuser votre hospitalité, madame Matthews, mais Timothy sait que nous sommes pressés ce soir…

    - Bien, fit-elle en souriant et en se tournant vers l'intérieur de la maison pour finalement y disparaître. Tim chéri, ta rose est arrivée. »

            Tu arquas un sourcil. Les chants cessèrent. Tu te détournas de la porte, ne souhaitant pas attenter à la pudeur de la famille, avant qu'on ne t'attrape le bras, te fasse faire un tour sur toi même, et te retrouve serrée contre le jeune homme. Qui avait un trop large sourire sur le visage, à ton goût. Tu t'écartas doucement, le regardas faire sa révérence et t'offrir sa main. Comme s'il t'invitait à danser. Tu souris. Sa bonne humeur était communicative, mais vous n'aviez pas le temps de jouer, pas encore. Tu posas alors la poignée de bois de ton parapluie dans sa main, pour te retourner et commencer à marcher.

    « Il va pleuvoir.

    - Un peu plus de précision, miss météo ? Fit ton ami, te rejoignant et passant son bras sous le tien.

    - Il va faire orage. Les nuages m'ont l'air bien trop chargé.

    - Comment peux-tu en être aussi sûre, Val ?

    - Je ne souhaite pas abîmer Basile, finissons le travail rapidement. »

            Timothy se mit à rire gentiment, ce qui t'arracha quelques gloussements. Tu t'accrochas alors à son bras, posant ta tête contre son épaule et te laissant guider. Lui seul connaissait votre destination, c'était bien pour ça qu'on vous avez demandé de vous en charger à deux. Ce soir, tu devais éliminer un homme. Tu ignorais qui il était, qui vous avait payé pour lui prendre la vie, tu étais bien ignorante. Mais tu préférais rester ignorante plutôt qu'avoir un mort connu sur la conscience. Tu n'avais jamais tenu à ce qu'on te renseigne sur tes cibles, et c'était quelque chose qui te seyait à merveille. Timothy reprit le refrain de la chanson qu'il chantait chez lui, à voix basse, laissant entendre que l'air de la-dite chanson.

    « Qu'est-ce qui te rend si heureux, Tim ?

    - Être avec toi te paraît être une bonne raison ?

    - Et en vérité ?

    - J'ai trouvé un moyen pour subvenir à nos besoins ! »

            Tu fronças les sourcils, continuant tout de même à regarder là où tu mettais les pieds. Il t'expliqua ainsi qu'il avait trouvé une organisation qui recherchait des jeunes hommes pour leurs expérimentations. Tu avais peur de demander de quelles sortes étaient les expériences, mais il te fallait satisfaire ta curiosité. Il te répondit qu'il n'avait pas trop compris de quoi ils voulaient parler, mais que, en gros, ils voulaient créer des genres de surhomme. Une force herculéenne, et pour quelques uns des candidats, des parties de corps mécanique. Il était tout excité, toi, beaucoup moins. Tu lui rappelais alors qu'il était censé ne pas trop apprécier la compagnie des scientifiques, et autres personnes qui faisaient ce genre d'expériences. Il haussa les épaules, te répondant que l'argent lui manquait. Tu ne pus rien lui rétorquer, car déjà, vous arriviez au pied de la tour de l'horloge, chaque grande ville en avait une, et c'était un endroit parfait pour te permettre un bon tire. Vous montâtes jusqu'aux balcons de la tour, tout prêt du cadrant de l'horloge. Pourtant, vous n'alliez pas admirer les aiguilles faire leur chemin, Tim t'entraîna sur le côté Est de la tour. Tu arquas un sourcil en voyant la vue que ce côté offrait. « La table au loup ? » fis-tu, le regardant du coin de l'oeil. Il s'agissait de son auberge favorite. Ils allaient souvent manger là bas, et il invitait souvent d'autres filles à partager sa chambre. Sa chambre, qui portait le numéro sept, et qui avait une vue formidable sur la tour de l'horloge. L'auberge était une bâtisse toute en hauteur. Et lorsque tu vis de la lumière dans la chambre qu'aurait pu réserver Tim, tu fus comme ahurie.

    « Sérieusement, Tim ? Tu fais réserver ta chambre à mes victimes ?

    - Question de simplicité, d'ici, c'est sur celle-ci qu'on a la meilleure vue. Enfin, ça, c'est à toi d'en juger. »

            Tu soupiras longuement. Tu te disais que ce garçon avait un sérieux problème avec son loup et son numéro sept. Mais ils ne l'avaient jamais quitté, ces symboles, et tu respectais ça, au plus profond de toi. Tu te préparas donc, alors que tu surveillais la fenêtre d'un œil. Tu montas Basile, alors que ton ami s'était adossé au mur, te regardant faire. Finalement, tu posas ton avant-bras sur le rebord de la barrière qui vous empêchait de tomber, pour enfin prendre en main ton fusil de précision. Tu entendis gronder au loin, ton cœur se mit à battre plus fort. « Il va pleuvoir, Tim. » Le jeune homme s'exécuta, ouvrant le parapluie au dessus de ta silhouette. Malheureusement, les deux dernières lunettes de ton arme n'étaient pas couvertes, il te fallait faire vite, et précise. Tu collas alors ton visage à Basile, gardant les deux yeux ouverts, dont un directement dirigé dans les lunettes de visée. Tu soufflas longuement, surveillant l'homme qui était dans ton viseur.

    « C'est sa femme qui nous a contacté. Elle veut sa mort, car il lui est infidèle.

    - Je vois ça… Pourquoi vouloir la mort de quelqu'un, juste pour infidélité, ça ne te paraît pas un peu… Trop ?

    - Par jalousie, Val. C'est une femme respectable.

    - Humf, rias-tu, elle ne vaut pas mieux que lui. Je suis certaine qu'elle... »

            Un éclair, tu reteins ton souffle, voyant la maîtresse de l'homme venir se coller à lui et commencer à le déshabiller. La pluie commença à tomber. Tu comptas, puis tiras, touchant la tête de l'homme. Tu ne perçus pas le hurlement de la femme qui l'accompagnait, mais tu sursautas en entendant le coup de tonnerre qui avait suivit le flash. Tout s'était passé tellement vite que, à cause du recul, la crosse de Basile t'avait heurté la pommette. Tu tournas la tête, fermant les yeux avec force avant de sentir la main de Tim se poser sur ton épaule.

    « Je suis certaine qu'elle le trompe aussi…

    - Je te bidouillerai un truc pour réduire encore le recul. Tu t'es fait mal ?

    - Je vais bien. »

            Tu démontas alors Basile, pour le remettre dans sa valise. Tu souris à Tim, qui vint poser sa main sur ta joue, la caressant doucement et regardant attentivement si tu n'étais pas marquée par le coup. Une bourrasque, tu eus juste le temps de rattraper ton chapeau, Tim par contre ne parvint pas à retenir le parapluie. Il le regarda donc s'envoler, impuissant, avant de te regarder en se pinçant les lèvres, prêt à éclater de rire. Tu arquas un sourcil, le sourire aux lèvres, avant de prendre sa main pour l'entraîner dans les escaliers que vous veniez de monter. Arrivés en bas, vous attendîtes quelques instants, vous demandant s'il vous fallait courir, ou profiter de la pluie. Tu lui rappelas pourtant que tu ne voulais pas abîmer Basile, ne lâchant pas sa main, tu l'entraînas dans une course folle, tandis que vos rires éclataient en écho à l'orage qui grondait. Pourtant, tu étais loin d'être rassurée. Tim, connaissant ton angoisse, tenta de te rassurer, serrant un peu plus ta main dans la sienne avant de prendre les devants de votre course. Il avait une foulée plus longue que la tienne, et surtout, ta robe commençait à s'imbiber d'eau, te collant aux jambes, t'empêchant de bien courir. Tu n'avais peut être pas choisi la tenue idéale pour ce soir, finalement.

            La tour de l'horloge faisait la jonction avec les bas quartiers et les quartiers plus riches. Cependant, pour rejoindre le manoir de ta famille, il vous fallait passer à nouveau dans les quartiers sombres. Vanc'iôm était une jolie ville, à l'architecture plutôt haute et massive. Il n'y avait qu'à voir les habitations de la majorité des habitants pour se rendre compte que la ville était indécemment riche. Pourtant, et comme partout, il y avait des bas quartiers, des quartiers plus pauvres, où la pauvreté se faisait un peu trop ressentir. Mais, ces quartiers-ci t'étaient chaleureux. Car malgré la misère, les gens trouvaient tout de même le moyen de vivre avec le sourire. Mais, et bien entendu, tu ne pouvais pas te défaire de ta propre habitation, tu ne pouvais pas plus te sentir chez toi. Tu avais grandi dans ce manoir, tu avais contribué à améliorer son apparence lorsque ta mère disparut, il prenait une grande place dans ton cœur.

            Vous aviez traversé les bas quartiers, pour revenir dans les plus riches. Tu te rendis compte que tu habitais bien loin de la tour de l'horloge. Mais cette dernière était tellement haute que tu pouvais tout de même l'apercevoir depuis le bureau de ton père. Encore loin d'être arrivés, tu pris le temps de ralentir un peu. Ta valise était censée être assez étanche pour éviter que Basile ne prenne l'humidité. Tu souris en voyant quelques gens sortir de chez eux, surpris par la pluie, pour venir mettre la capote de leur automobile en place, mais bien souvent, le mal était fait. Tu plaignais également les cochers, pauvres hommes assis dehors à guider leurs bêtes, certains avaient des parapluies, d'autres non.

            Tim t’interpella, te montrant que vous étiez enfin arrivés à destination. Tu lui souris, avant de te précipiter devant les grandes portes du manoir, les pousser, et les refermer derrière lui. Tu déposas ta valise dans l'entrée avant de trottiner vers les escaliers. Tu vis ton père marcher en direction d'un salon, le nez plongé dans ses papiers.

    « Pas encore couché, père ? Fis-tu sans arrêter ta lancée.

    - Bonsoir, lord Von Haggen ! Lança Tim, tout sourire.

    - Bonsoir les enfants. Une affaire me donne du fil à retordre, Valorah, j'ignore quand je gagnerai mon lit. »

            Tu ris, n'ayant pas réellement fait attention à la raison pour laquelle ton père était encore debout à cette heure. L'heure. Tu jetas un œil à l'horloge qui se trouvait en haut de l'escalier, minuit passé. Tu regagnas ta chambre, lâchant finalement la main de Tim, pour t'étirer de toute ta longueur.

     

            Tim te fit tourner, pour poser ses mains sur ton visage et t'embrasser avec toute la fougue qu'il pouvait. Les battements de ton cœur s'accélérèrent, mais tu ne refusas pas son baiser, bien au contraire, l'accompagnant dans sa fougue et sa passion. Il te poussa gentiment, assez pour te faire reculer, sans que vos lèvres ne se quittent, jusqu'à une de tes commodes, qui était plutôt basse, te faisant poser tes mains sur le meuble. Le visage de Tim s'éloigna, tu le regardas, te mordant la lèvre, avant qu'il ne te soulève pour t'asseoir sur ton meuble. Il enleva ton chapeau, avant de glisser une main sur ta nuque, et l'autre voulant remonter le long de ta jambe, sous le tissu qui t'habillait. Son visage vint s'enfouir dans ton cou, pour mieux y déposer de longs baisers. Frissonnant sous sa douceur d'exécution, tu portas une main jusque dans ses cheveux, tandis que l'autre tentait tant bien que mal de lui soulever sa chemise trempée. Tu le sentis sourire dans ton cou, alors il s'écarta doucement, pour te regarder avec un sourcil levé, et un sourire plus que malicieux. Tu le défias du regard, tu la connaissais cette chemise, et tu savais pertinemment que ses boutons étaient relativement faciles à enlever. Tu souris, le prenant par le col pour le rapprocher un peu plus de toi. Tu te cambras pour venir approcher tes lèvres des siennes.

    « Je suis convaincue que tu ne parviendras pas à l'enlever aussi rapidement que moi.

    - Tu as deux fois plus de boutons que moi, Val.

    - Et alors ? »

            Il arqua de nouveau un sourcil, alors que tu t'apprêtais à lui retirer sa chemise. Le sourire plein de malice initialement sur le visage de ton amant, vint colorer le tien. Attendant un instant, tu te décidas enfin à ouvrir sa chemise avec plus ou moins de violence. Ses boutons se décrochaient rapidement, tu en profitais, c'était normal. La faisant glisser le long de ses bras, tu te penchas sur lui pour venir déposer quelques baisers sur son torse. Il te reculas un instant plus tard, prenant le col de ta robe, pour t'imiter. Pourtant, lorsqu'il tenta de l'ouvrir, ton premier bouton sautant, volant par dessus son épaule. Il s'arrêta, te regardant avec des yeux ronds, avant de se pincer les lèvres pour s'excuser. Tu ris doucement, lui répondant que ce n'était rien de grave, ce n'était qu'une robe. Il entreprit alors de défaire les boutons avec plus de douceur, venant l'ouvrir par le bas cette fois, pour mettre tes jambes autour de ses hanches et te porter pour te poser sur le lit. Avec plus ou moins de douceur. Timothy vint se poser sur toi, pour finir de défaire ta robe. Il était beau dans la pénombre. Il était beau tout court. Tu penchas la tête sur le côté, et lorsqu'il se rendit compte que tu l'observais, il s'arrêta, pour te demander ce qui n'allait pas. Tu secouas doucement la tête, te redressant pour venir chercher ses lèvres, lui répondant que tout allait bien. Il sourit, puis écarta les deux parties de ta robe, alors que tu venais t'occuper de son pantalon, la tête levée vers lui, toujours à la recherche de ses lèvres. Il t'embrassa pour mieux te recoucher, glisser ses lèvres dans ton cou afin de les descendre sur ta poitrine. Un éclair illumina la pièce, tu te crispas légèrement, attirant le regard de ton amant sur toi. Il te sourit à nouveau, avant de finir de te déshabiller et de faire de même pour lui. Ton souffle se fit tremblant, alors que la main de Tim glissait le long de tes cuisses, remontant peu à peu. Il eut un sourire de satisfaction, avant de se mettre tout contre toi, venant déposer d'autres baisers dans ton cou. Il se laissa doucement venir à toi, te faisant te cambrer à mesure qu'il avançait, tu penchas alors la tête en arrière, fermant les yeux pour te laisser faire. Bientôt, vos rythmes cardiaque s'accorderont, vous ne ferez plus qu'un, et la plénitude serait vôtre. Tu vins à en oublier l'orage qui grondait sur Vanc'iôm.

     

            Le plaisir qu'il te donnait était tel qu'il en était devenu insupportable, ayant presque atteint son paroxysme. Pourtant tu ne pouvais plus, ton souffle t'était devenu trop court et tes jambes, engourdies. Tu demandas à Tim de ralentir, de s'arrêter. Une fois, puis deux. Mais il ne t'écoutas pas. Tu pris peur alors, tandis qu'un éclair venait illuminer encore une fois ta chambre. Tu pris peur que cet acte que vous faisiez par amour se transforme en un viol. Tu avais peur de la bestialité dont Tim faisait preuve. Tu avais peur. Tu lui crias alors de s'arrêter, voulant le pousser en plaquant tes mains sur son torse, et voulant dégager tes jambes de ses prises. Le tonnerre gronda, tu te crispas de nouveau, alors qu'il t'avait fait oublier l'orage pendant un moment. Il ne pu plus bouger alors, et te regarda, inquiet. Il vous fit basculer sur le côté, te faisant te retrouver sur lui. Tu le regardas, tremblante, te demandant ce qu'il te voulais. Il posa ses mains derrière sa tête, te disant, qu'il s'arrêtait, qu'il était tout à toi.Tu arquas un sourcil, avant de voir un autre éclair. Tu te recroquevillas légèrement sur toi même avant de sentir les bras de Tim s'enrouler autour de toi. Il te fit te redresser, pour mieux glisser sa main dans tes cheveux et poser ta tête contre lui.

    « Je suis là, ça va aller.

    - Hmhm…

    - Chante avec moi, d'accord ? »

            Tu le regardas du coin de l'oeil avant d'entendre sa voix résonner dans sa cage thoracique. Il chantonna doucement un air léger et reposant que tu connaissais. Soupirant, tu le rejoignis, fermant les yeux et tentant d'oublier l'orage qui grondait. Tu étais bien comme ça, toute contre lui, à te faire bercer par sa voix et son rythme cardiaque. Tu te détendis alors peu à peu, avant qu'il ne vous bascule une dernière fois en s'écartant de toi pour de bon. Il caressa doucement ta joue, en profita pour mettre une mèche de tes cheveux derrière ton oreille, et s'allonger sur le dos, pour enfin fermer les yeux. Tu posas alors les yeux sur lui, le regard amoureux. Tu l'aimais, c'était indéniable, mais il était trop frivole pour toi, tu ne souhaitais pas t'inquiéter pour lui à chaque seconde qu'il passait loin de ton regard. Alors il te fallait mettre un peu de distance, attendre le bon moment. Attendre qu'il se calme, attendre que tu te poses réellement.

            Entendant que son souffle se faisait plus régulier, tu décidas de quitter le lit pour venir t'appuyer contre le mur, près de la fenêtre, le regard plongé dans les nuages noirs qui s'éloignaient de Vanc'iôm. Tu posas tes mains sur tes bras, perdue dans tes pensées. Tu ne souhaitais décemment pas qu'il se porte volontaire pour devenir un cobaye…

    « Val ? Qu'est ce que t'as ?

    - Tim… Que vas-tu faire d'une force surhumaine et de membres mécaniques ?

    - Tu ne trouves pas ça… Exaltant ? Je deviendrai plus fort et… fit-il, s'étant levé pour te rejoindre et te prendre dans ses bras. Plus séduisant.

    - Oh, tu n'as pas besoin de ça pour plaire, tu le sais très bien.

    - Il y a de grosses sommes d'argents à la clé. Je ne peux plus refuser.

    - Tim ! Combien de fois t'ai-je dit que si tu étais dans le besoin, tu pouvais me demander ?!

    - Combien de fois t'ai-je dit que je ne voulais pas de ton argent ? »

            Tu le regardas, en colère, terrifiée à l'idée qu'il aille plus loin dans ses intentions. Tu ouvris la bouche pour lui rétorquer quelque chose, mais rien n'en sortit. Tu te contentas de souffler bruyamment et retourner ton visage vers la fenêtre. Pourtant, tu entendis qu'il avait sourit. Serrant la mâchoire, et fermant les yeux, tu soupiras à nouveau, puis finis par afficher un sourire.

    « Ta rose ? Tu m'explique ?

    - Ma mère dit que tu es aussi difficile à cueillir que ses roses. C'est elle qui te surnomme comme ça.

    - Ça me plaît. »

            Vous rîtes doucement tous les deux, avant qu'il ne t'embrasse sur le front pour t'inviter à aller dormir. Tu acceptas sans broncher, prenant sa main pour qu'il te tire à lui, et pour que vous finissiez par vous endormir tous les deux, l'un contre l'autre.

     

            A ton réveil, tu ne t'inquiétas pas de l'avoir perdu. Il avait disparu, enfin, juste quitté ta demeure pour rejoindre la sienne, ou tout simplement vaquer à ses occupations. Sur le rebord de ta fenêtre, tu trouvas tout de même une rose bleue avec une petite carte te demandant de ne pas toucher aux pétales. Tu souris. T'habillant d'un déshabillé en soie brun, tu descendis pour demander à ce qu'on te prépare un bain. Tu allas ensuite dans un salon, étant certaine d'y trouver ton père, que tu allas embrasser avant de te diriger vers la salle d'eau. Tu étais de bonne humeur, et elle n'allait pas te quitter de sitôt.


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