• Astres Rouges

      FenrirInaugural

    ETOILE-ROUGE





    -Rah, ça fait une semaine qu'on est partis tous les trois et on avance pas. On n'a même pas quitté le pays. On est vraiment des nazes, tiens ! J'ai beau avoir construit l'Elian, je sais même pas le faire voler. Je suis une vrai quille. Et aucun de nous ne sait faire un plat correct !
     
    Fenrir marchait dans la capitale, détachée. Sa ceinture à outils pendait négligemment à sa taille et sa marche rapide les faisait cliqueter bruyamment. La discrétion incarnée.
     
    «Faut que j'achète du charbon, au cas où. Berk, j'aime pas cette ville, elle me fout de mauvaise humeur. Trop de gros parfumés et pots de peinture. J'en ai marre. Il a fallu que je me plante ici.»
     
    En effet, l'Elian c'était (encore) posé en catastrophe dans le port aérien de la capitale. Fenrir avait remarqué que sa salle des machines fumait méchamment. Une fois le vaisseau solidement amarré, elle avait fait un tour dans la salle et avait trouvé un des grands tuyaux fondus. Une vis avait sauté, ça avait tout déréglé. Il ne manquait qu'une petite vis ... Et un autre tuyau.
    Un ferrailleur lui fournirait ce qu'il lui fallait et elle se sentirait mieux là-bas, c'est toujours le bazar et les gens y sont plus sympathiques. Elle fût déçue. Tout était d'un ordre impeccable, rangé et propre ; même le ferrailleur puait la richesse. D'habitude ces endroits sentaient l'huile, là la rose embaumait la pièce.
     
    «Yerk yerk, heureusement qu'il avait ce que je voulais. Quel pourri. Cette ville pue.»
     
    Fenrir remontait une allée commerçante, des petites échoppes bordaient la rue. L'une d'elles, particulièrement, attira son attention. De belles pommes vertes s'étalaient sur la devanture.
     
    «Tiens ... J'ai faim.»
     
    Une main chipa trois pommes avec une aisance toute particulière, elle avait développé ce « don » durant toute sa jeunesse. Elle en garda deux dans la main gauche et croqua dans celle qui était dans sa main droite. Là, elle s'arrêta net, deux personnes aussi âgées qu'elle la dévisageaient. La jeune fille était belle avec ses longs cheveux qui descendaient en cascade le long de son dos ; le jeune homme, quant à lui, avait un regard foncé mais froid, cependant empli de mystères, un regard profond. Pourtant les deux affichaient une expression de pure surprise, des yeux ronds et la bouche à moitié ouverte. Fenrir avait le même regard surpris et la bouche pleine de pommes. Cet arrêt ne dura qu'une seconde. Derrière elle, Fenrir entendit hurler :
     
    «Au voleur !»
     
    En réponse à cela la mécano' jura :
     
    «Rah Merde ! Manquait plus que ça !»
     
    Deux gardes s'étaient mis à leurs trousses. Elle se cala la pomme entre les dents, rangea les deux autres dans ses poches, attrapa les deux jeunes par les poignets et se mit à courir. Ils couraient vite ces deux là, très vite même. Fenrir commençait à se faire distancer quand un dialogue silencieux commença entre eux, dialogue qui se termina par un hochement de tête du garçon. La jeune fille pila et se retourna, extirpant un sublime Katana de son fourreau laqué. Elle se cacha au coin de la rue tandis que le jeune homme attrapa la propriétaire de l'Elian par le coude, l'entraînant dans un coin de la ruelle. Là il s'arrêta et observa sa compagne. Les deux gardes déboulèrent dans l'impasse et n'eurent pas le temps de prononcer un mot qu'ils s'effondrèrent dans une gerbe de sang. La tueuse essuya son Katana sur l'uniforme d'un des deux morts et le rangea. Soudain, elle se laissa tomber dans la flaque de liquide vermeil et commença à marmonner. Fenrir, inquiète, quitta sa cachette, s'avança vers la demoiselle et posa sa main sur son épaule.
     
    «Hum, ça va ? Je suis désolée de vous avoir mis dans cette situation, vraiment.»
     
    La jeune fille se retourna et là, Fenrir eut à faire à une jeune fille tout excitée, les yeux grands ouverts et pétillants, un sourire radieux illuminait son visage, elle dit :
     
    «C'est beau n'est ce pas ? Oh c'est pas aussi beau que celui de Crowley, c'est certain mais celui de Crowley, il est spécial, les sangs banals sont beaux aussi. Aaah ce sang rouge et chaud, quelle merveille !»
     
    Fenrir éclata de rire à la grande surprise des deux autres. Les gens fuyaient devant eux, ils ne riaient pas, ce n'était pas normal.
     
    «Je m'appelle Fenrir et sérieux, demoiselle, j'adore ce que tu fais, cette danse avec ton sabre, c'était tellement beau.»
     
    Le garçon s'approcha à son tour et prit la parole :
     
    «Qui es-tu ? Pourquoi n'as tu pas peur ?
     
    - Je m'appelle Mirayhu et lui c'est Crowley.»
     
    Celle qui avait parlé, ladîte Mirayhu s'était relevée et époussetée. Elle avait rejoint Crowley et le tenait maintenant par la main.
     
    «Venez, allons en parler plus loin, j'ai encore deux pommes à offrir.»
     
    Fenrir leur fit un clin d'œil et ouvrit la marche. Ils s'installèrent dans un coin et se racontèrent leurs histoires
     
    «Que diriez vous de me rejoindre ? Venez avec nous sur l'Elian, j'ai besoin d'un cuisinier et d'une historienne. Vous verrez, on s'amuse bien. Sans loi ni contrainte. Nous sommes libres. Nous sommes pirates !»
     
    Le couple se regarda, encore un dialogue qu'eux seuls pouvaient comprendre, et hochèrent la tête de concert. La mécano' hurla de joie, attrapa Mirayhu et Crowley par les bras et se mit à danser. Ils rejoignirent le vaisseau peu de temps après. Les présentations à Nef et Neir furent sympathiques et les réparations rapides. Le soir était venu lorsque l'Elian s'envola. Il monta haut ce soir, assez haut pour que la capitale ne soit plus qu'un point lumineux. Cette ville n'était pas la capitale pour rien, en effet chaque pays de cette planète avait une spécificité céleste différente. La capital du pays de Crowley et de ses compagnons avait choisi de s'établir sous le seul endroit de la planète où les astres, une fois par an, brillaient rouge. C'est sous un ciel noir taché de rubis que Fenrir murmura pour ne pas gâcher l'instant, un sourire aux lèvres :
     
    «Bienvenue à vous deux.»
     
    Crowley l'entendit, prit Mirayhu dans ses bras et souffla pour lui même :
     
    «Sans loi ni contrainte. Nous sommes libres. Nous sommes pirates !»

     


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