• Crystal, Vigie et Pirate de l'air

     

    aionw411

     

    Au-delà des nues

     

    Je sens le souffle du vent sur ma nuque, la brise m'emporte toujours plus haut, toujours plus loin. Cette sensation d'être portée, d'être attirée vers les étoiles et de survoler toute chose en ce monde est la plus délectable des sensations.

    Partir du sol, et monter, monter, s'élever de plus en plus haut, dépasser les nuages et enfin atteindre cet infini baigné de lumière.

    Cet endroit tellement hors du temps que chaque sensation, chaque battement de cœur me semble si intense que je ne veux plus redescendre. J'aimerais tant rester suspendue pour toujours à cet abyssal infini, non... je ne peux définitivement plus redescendre car là-haut je sais que je suis à ma place, j'ai le sentiment d'être exactement à l'endroit où je devrais être.

    L'immensité du ciel me donne l'impression d'être libre, je me sens tellement bien, tellement vivante, mais c'est toujours à ce moment-là que je tombe... ma conscience se détache peu à peu de ce corps qui me porte au-dessus des nues. Je me réveille juste avant de toucher le sol, en sueur, dans ma chambre décidément bien trop étroite.

    Encore ce rêve étrange. Mon corps tout entier est trempé, des frissons me parcourent l'échine, je me lève et pose un pied sur le carrelage glacial, une violente sensation de froid traverse ma jambe, je suis bel et bien humaine.

    Un fragment argenté reflète la lumière de la lune, ce bon vieux miroir me renvoie toujours le même reflet, celle d'une jeune femme au teint blanc ivoire et aux cheveux d'une intense couleurs feu .

    Des yeux légèrement en amande et irisés au-dessus d'un nez fin et droit.

    Un coup de vent s'engouffre dans la pièce, la nuit est vraiment calme ce soir. Le ciel reste silencieux et vide. Cette ville stérile ne contient aucune autre forme de vie que les humains. Il paraît que les Hommes n'ont pas toujours vécu sur cette planète. 300 ans auparavant, ils vivaient dans un tout autre monde, là-bas tout était luxuriant, la vie était à son paroxysme mais l'égoïsme et la soif de pouvoir auraient détruit ce paradis. Leur éden étant devenu un enfer, ils auraient décidé de trouver un asile dans une autre galaxie. De très vieilles légendes urbaines racontent que nous sommes leurs descendants. Ils auraient d'ailleurs effectué un si long voyage avant de trouver cette planète que les autres formes de vie qu'ils appelaient « animaux » auraient péries jusqu'au dernières ne laissant comme trace de leur existence que de vieilles images délavées.

    Alors, après s'être installés ils auraient créé des substituts, faits d'engrenages et de métal pour imiter leurs défuntes créatures. Ces êtres dénués d'âme ont survécu à travers les âges pour parvenir jusqu'à mon époque. Mon père s'occupe de réparer les Aderyns, des somptueuses créatures pouvant voler pendant des heures, une boussole incrustée sur leur flanc. Ce sont nos messagers et nos coursiers.

    Quand l'un d'eux n'est pas détraqué, mon père s'adonne à sa passion ; infléchir le temps et dompter l'inlassable course des aiguilles. Sa concentration et sa minutie semblent inflexibles. C'est un homme droit et sincère qui paraît toujours sévère avec sa ride au milieu du front et ses lunettes rondes au bout du nez. Enfin, j'appellerais plus ça des hublots vu l'épaisseur des verres mais passons.

    Ma mère, quant à elle, passe le plus clair de son temps enfermée dans son laboratoire, obsédée par l'envie de recréer un véritable être de chair et de sang doté d'une âme. Il semblerait que sa soif de réussite et son obstination pour des projets démesurés remontent à son ancêtre Nicolas Flamel. Cet homme a passé sa vie à courir derrière le mystère de la pierre philosophale sans jamais parvenir à le résoudre. Il y a 11 ans, ma mère à touché du doigt son rêve. Elle avait découvert que le cométium, un minerai rare et prisé, avait la propriété d'émettre une pulsation régulière, comme une sorte de cœur. Elle avait enfin trouvé le moyen d'animer les coquilles vides qu'elle avait créées.

    Cette découverte la plongea dans un tel engouement qu'après avoir enfin trouvé l'objet de sa convoitise elle ne put attendre une seconde de plus et rentra immédiatement dans son atelier sans même prendre la peine de fermer la porte...

    Le sommeil ne venant pas ce soir-là, je suis sortie de mon lit pour prendre l'air. Je sautillais de marche en marche tout en descendant l'interminable escalier de cette tour quand j'aperçus une lumière oscillante sortir du laboratoire d'habitude si sombre et si secret. Ma curiosité piquée au vif, je me suis approchée et suis rentrée discrètement dans la pièce. Je n'étais alors qu'une enfant mais ce qui se passa cette nuit-là resta à jamais gravé dans ma mémoire.

    Je m'étais cachée derrière une immense armoire pour découvrir ce qui faisait l'objet de toute l'attention de ma mère. Une pierre transparente et irisée lévitait au-dessus du plan de travail de ma mère décidément bien trop encombré, des centaines de croquis et de notes griffonnées jonchaient le bureau. Ses yeux étaient complètement attirés par les pulsations régulières de la pierre, son regard était vide, comme envoûté. Ses doigts parcouraient précautionneusement sa surface lisse comme si elle touchait la plus douce des soies. J'avais tellement envie de la toucher moi aussi, de sentir ses battements résonner en moi. J'avais l'impression d'avoir trouvé une partie de moi-même, que sans elle je ne pourrais être complète, il fallait que je m'en approche !

    J'avais toujours la souris mécanique que m'avait offerte mon père lors de mon neuvième anniversaire au fond de ma poche, je voulais éloigner ma mère de cette merveille étincelante. Je remontai donc doucement l'engrenage qui permettait de faire avancer l'objet et de créer un son strident. Je me mis à l'entrebâillement de la porte et lâchai délicatement la créature sifflante dans les escaliers, je ne m'attendais pas à ce que mon plan marche aussi bien, en effet ma mère se dirigea immédiatement vers le bruit suspect qui dégringolait bruyamment les lourdes marches en pierre. La porte était vieille et abîmée, des morceaux de métal coupants la recouvraient. Dans la précipitation je me fis une fine entaille sur la paume de la main mais l'adrénaline m'empêcha de sentir que le sang perlait de cette coupure.

    La suite reste encore floue, je me souviens de m'être précipitée vers la pierre en suspension, j'étais attirée par cette splendeur comme je n'avais jamais été attiré par quoique ce soit auparavant, mon sang bouillait dans mes veines, mon cœur s'emballait mais je n'en avais que faire, je voulais seulement l'effleurer, pouvoir la prendre et ne faire plus qu'un avec elle. J'ai alors tendu la main vers celle-ci comme pour l'attraper, les pulsations se rapprochaient mais je ne m'en rendais pas compte, seul le désir ultime de toucher la pierre me guidait et aveuglait tous mes autres sens. Mon dernier souvenir est le contact démesurément chaud et agréable de ma main ensanglantée sur la surface irisée du cométium, ensuite une lumière à la fois chatoyante et aveuglante puis ... plus rien.

    Ma mère m'a raconté qu'une immense explosion a retenti et a fait trembler tous les édifices de la ville. L'onde de choc passée, elle s'est empressée de retourner au laboratoire. Mon corps inconscient lévitait au-dessus des décombres, animé par de douces pulsations. Une lumière étincelante et irisée en émanait. La pierre de cométium avait disparu de la table et semblait ne faire plus qu'un avec moi. Aujourd'hui, il ne reste que la couleur de mes yeux témoin de cet étrange accident.

    Après avoir passé un an entre la vie et la mort je me suis enfin réveillée, ma mère avait eu le temps de faire toutes les analyses nécessaires pour comprendre ce qui s'était réellement passé lors de cette nuit. Elle m'a raconté que les pulsations de mon cœur et celles de la pierre étaient entrées en résonance et que le sang provenant de l'entaille avait permis aux particules que contenait le cométium de s'infiltrer dans mes veines et de fusionner avec mon cœur. Rendant mon rythme cardiaque instable et provoquant un long coma. J'ai mis un an pour que mon corps ne rejette plus ces particules inconnues et réussisse à stabiliser mes pulsations. Par ailleurs, ma mère remarqua que lorsqu'elle approchait de la poudre de cométium près de moi, mon corps tout entier se mettait à pulser et à léviter au-dessus du lit, elle a même dû m'y attacher car cet effet se reproduisait à la moindre particule présente dans la pièce et elle me retrouvait souvent en train de flotter à deux ou trois mètres au-dessus du sol.

    C'est après cet incident que j'ai commencé à faire ces rêves étranges comme si le cométium en était la source, chaque soir lorsque ma conscience s'engourdissait une autre semblait prendre le dessus sans me chasser, bien au contraire, elle me laissait me glisser en elle. J'étais elle et elle était moi, nous étions un tout et partagions ce même désir incommensurable de voler. Comme si le cométium était en fait l'âme solidifiée d'un être millénaire sachant voler.

    Depuis, je ne rêve que d'une chose ; pouvoir découvrir ce qui se cache derrière ce ciel. Quels sont ses points lumineux appelés « étoiles » ? Existe-t-il d'autres cieux que je n'ai pas encore explorés en rêve ? Il fallait absolument que je trouve des réponses à toutes ces questions.

    Une nouvelle bourrasque me sort de mes rêveries, je m'approche de la fenêtre, j'avais oublié à quel point cette ville était magnifique la nuit , à quel point les rayons de la lune donnaient un côté éternel à tous ces vieux bâtiments, comme si le temps que le soleil se lève, la ville arrêtait de respirer et restait figée, prisonnière de l'étreinte de la lune.

    J'adore cette vue à couper le souffle mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est habiter juste au-dessus de la plus grande horloge jamais construite à ce jour. Certains prétendent qu'elle ne peut s'arrêter et que même après que les Hommes aient disparu, les aiguilles continueront leur interminable ballet.

    Je regarde la lune faire place au soleil et la ville se réveiller avec l'arrivée des premiers rayons.

    J'étais en train de contempler les reflets du soleil sur l'eau à l'horizon lorsque l'impensable arriva, un voilier s'approchait de la ville ! D'habitude de lourds aéronefs débordant de luxe et crachant d'épais panaches de fumée débarquaient au port pour vendre leurs marchandises hors de prix. Ils étaient lents et dégoulinant de technologie. Ce navire-là est aérien et vogue au-dessus des flots à une vitesse vertigineuse  ! C'est le plus majestueux de tous les trois-mâts que j'ai jamais vu. J'eus à peine le temps de cligner les yeux que le bâtiment est déjà au niveau de ma tour.

    Une jeune femme aussi gracieuse qu'une autruche et aussi discrète qu'un éléphant saute sur le bastingage en risquant de tomber à la renverse. Elle a l'air bruyante mais je peux distinguer un sourire sincère sur son visage et un regard tendre. Elle met sa main au-dessus de son front comme pour se protéger du soleil et regarde aux alentours d'un air satisfait. C'est à ce moment-là que nos regards se croisent. Elle me sourit de toutes ses dents en agitant les bras comme pour me saluer, en guise de réponse je lui renvoie une risette amusée. Est-ce les prémices d'une belle aventure ? Aurai-je la chance de pouvoir monter sur le pont de ce merveilleux bateau ? Une chose est sûre, j'ai trouvé le moyen de voler lorsque je suis éveillée !

     

     

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    Métier : alchimiste en soif d'aventure

    Capacités : interaction unique avec le cometium lui permetant de voler

    Qualités : Altruiste, souriante, douce

    Défaut : toujours la tête dans les étoiles, têtue et obsédée par l envie de voler

    ( elle n'a vraiment pas les pieds sur terre)

    Armes : fiole de cométium et de valium liquide, boomerang en forme de gears

    Aime : voler, sentir la caresse du vent, être entourée d'amis, rire, observer le ciel dans son nid-de-pie

    Déteste : la solitude, l'enfermement

    Souhaite : voler et explorer le monde au-delà de son ciel, avoir des amis

     

     


  • Commentaires

    2
    alexandre
    Dimanche 3 Avril 2016 à 17:28

    A part le fait qu'il y a deux paragraphes en double l'ensemble du texte et fluide et très précis sur le début de son histoire mais j'espère en apprendre plus par la suite

      • Jeudi 7 Avril 2016 à 13:20

        Le problème des 2 paragraphes a été corrigés, pour en découvrir plus sur Crystal, lis les autres textes que j'ai écris, je laisse des indices dans chacun d'eux ! N'hésite pas à lire les autres personnages, ils ont tous une histoire qui donne envie d'en connaître plus

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