• Pour le sauver lui

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    Le capitaine avait décidé de jeter l'ancre à Phylégride, que l'équipage bénéficie d'un peu de repos. C'était un bon choix d'arrêt pour ta part, tu connaissais la ville pour sa réputation. En tout cas pour la réputation qu'elle avait pour les gens de ton genre. Mais l'équipage la connaissait pour une autre bonne raison. Non seulement, Phylégride était réputée pour être la capitale de la mode, mais en plus d'avoir le plus grand nombre de tavernes dans la même rue ! Une rue, Ô combien large et longue, dont les terrasses des bâtiments qui se faisaient faces venaient à se rencontrer. Et chaque taverne avait sa propre spécialité, son propre style musical. Et tu savais bien que l'équipage allait descendre pour aller goûter ces doux breuvages. Ensemble, vous descendîtes de l'Elian, et décidâtes de vous installer dans une des tavernes qui semblait être la moins remplie. Pour le moment. L'heure de pointe n'était pas encore atteinte… Rapidement, Lucky, le capitaine, te demanda combien de temps il te faudra pour récolter les ressources manquantes à l'Elian, bien qu'il n'y en eut pas beaucoup. Tu lui avais alors répondu que si tu pouvais bénéficier d'une petite semaine, tu en serais bien heureuse, tu ajoutas que ce temps leur permettrait de faire la découverte de toutes les tavernes. Il t'accorda ce temps, un sourire aux lèvres en entendant que l'allée de la Soif était vraiment, vraiment longue. Enfin, tu te levas, et t'excusas auprès de tous, tu devais dès à présent trouver tes contacts. Et quels contacts… 

    Sortie de la tarverne, remettant ton chapeau en place, tu te dirigeas au coin de la rue, avant d'arrêter un passant. Un vieillard qui était bien habillé. « Excusez moi, Monsieur, sauriez-vous où je peux trouver Lady Isobel Von Haggen ? Elle a dû changer de nom depuis, cela fait bien longtemps que je ne l'ai pas revue. » L'homme te sourit, s'esclaffa qu'elle n'avait toujours pas changé de nom, et qu'elle ne le voulait pas. Il t'indiqua qu'il fallait que tu remonte la rue, t'avoua que cette lady était certainement en train de lécher les vitrines avec ces dames de compagnie. Tu le remercias, lui souriant, puis le saluant tu pris la route qu'il t'avait indiquée. C'était une bien belle journée, il ne faisait pas très chaud pour un temps aussi beau, mais juste assez pour donner soif aux plus sensibles. Il faisait assez beau, et juste assez chaud pour faire sortir les dames, pour qu'elles puissent aller admirer les vitrines que la ville leur offrait. Tu finis donc par rejoindre une autre grande rue, bondée. Tout ce monde te fit frémir, d'ailleurs, tu n'aimais pas qu'il y ait autant de monde, sauf dans des bals. C'était le seul endroit valable, et excusable, pour qu'autant de personne se retrouve au même endroit. Secouant la tête, il te fallait partir à la recherche de Lady Von Haggen. Pourtant, tu n'eus pas à chercher bien loin, tu pouffas même en voyant comme elle était entourée. Bien que tu n'y voies rien du tout en fait. Mais c'était elle qui t'avait donné le goût des chapeaux, et de bien d'autres choses. Tu te mis alors à l'appeler, car tu ne pouvais pas l'atteindre, sur la pointe des pieds, la main levée, tu t'écrias : 

    « Tante Isobel ! Tante Isobel !

    - Écartez vous, écartez vous, je vous pris ! Oh ! Valorah ! Ma douce Valorah, cela fait des lustres ! Fit ta lady en te voyant, les bras tendus vers toi pour venir t'embrasser.

    - Oui, cela faisait un bon bout de temps, en effet.Veuillez m'excuser.

    - Oh non, ne t'excuses pas ! Bon, je ne te présente pas ces piailleuses, il nous faut un endroit calme.

    - Entendu ! » Fis-tu en riant doucement.

    Isobel t’entraîna dans un magasin assez particulier. Un étrange club privé, qui servait du thé et qui vendait de merveilleux chapeaux. Ta tante avait bien choisit sa boutique, tu jubilais intérieurement rien que de voir ces merveilles accrochées aux murs. On vous servit le thé, et vous vous étiez retrouvées dans un petit salon, isolées de tout, un endroit parfait. Vraiment parfait pour ce que vous aviez à vous dire… 

    « Comment va ce vieux Lear ? Ce doit être un papy bougon maintenant, non ?

    - Oh tante Bel allons, il n'a jamais été bougon ! Et il ne se fait pas si vieux que ça… Quoi que… Et vous, alors ? Toujours pas mariée à ce que je vois !

    - Mon dieu, si tu savais les pauvres garçons qui me courtisent… J'ai beau être une femme puissante, tout ce qu'ils veulent de moi, c'est mon argent. J'ai espoir qu'un jour je rencontrerais un bel homme durant un bal, et que ce bougre ne saura rien de moi ! D'ailleurs, en parlant de bal ! Combien de temps restes tu ici ? Comment es-tu arrivée d'ailleurs, parce que tu apparais comme une petite fleur au même moment de l'apparition de ce beau trois mâts.

    - Ce n'est pas une coïncidence. L'équipage a voulu faire une halte, pour nous reposer et faire le plein de ressources. D'ailleurs, si vous pouviez m'aider à me fournir, l'aide serait accueillie à bras ouverts.

    - Dis m'en plus sur le genre d'équipage que vous êtes. Quelle en est ta fonction ? Te connaissant, tu ne vas pas te salir les mains pour aller laver le pont…

    - Nous sommes… Tu marquas une pause, pause mêlant gêne et fierté. Nous somme pirates. Mon goût pour les aventures périlleuses vient de vous je crois… Et je me charge de trouver des fournisseurs coopérants.

    - Oh non, Valorah. Ne me dis pas que tu ne fais QUE trouver des ressources. Je vois le bout d'un canon à ta cheville, on ne me la fait pas à moi, ma chérie.

    - Tante Bel ! Je suis un genre de tireur d'élite… Non, je n'aime pas me salir. »

     

    Tu continuas ainsi ton récit. Vous vous parlâtes de tout et de rien, partageant de nouveau vos souvenirs, vos joies et vos peines. A peine une quinzaine d'années vous séparent l'une de l'autre. Et Isobel porte bien le même nom de famille que toi, pourtant elle n'est que la demi sœur de ton père. Mais il l'aime tellement, il a toujours eut plus de considération pour elle que pour ses vraies sœurs. C'est donc par ton grand-père qu'ils sont liés par le sang. Et cela t'arrange bien. Jamais tu n'aurais espéré avoir une telle personne à tes côtés. Elle est en même temps la mère que tu as perdue, la sœur que tu n'as jamais eu et surtout, et plus que tout, ta meilleure amie. Et les liens du sang renforcent encore plus tout cela. Tu es la dernière d'une longue lignée, à moins que l'un de tes cousins ait réussi à fonder une famille, mais lorsque la branche s'éloigne un peu de ton père, ils deviennent vite idiots. Et ce n'est pas toi qui le dit, mais bien Isobel. Ce que tu aimes chez cette femme, c'est son franc parlé. Beaucoup d'hommes pensent qu'elle est sous la tutelle d'un homme, qu'elle dit ses paroles, mais elle fait comprendre que toutes ses paroles ne viennent que d'elle, et d'une façon bien moins raffinée que toi. Elle est ton opposée, et c'est pour ça que tu l'aimes tant.

     

    « Valorah, j'ai quelque chose à te demander… Tu m'as tant parler de ton équipage que tout cela me fait penser à ton père…

    - Qu'a-t-il ?

    - Rien de bien méchant ! Ne t'en fais pas. Je sais à quel point tu l'aimes, et à quel point tu veux le protéger, je peux donc vous offrir une opportunité de lui enlevé une épine du pied… C'est un certain Charles Cooper. Il veut couper les ponts entre ton père et un de ses fidèles acheteurs. C'est lui qui est à la tête de la manigance. Pourtant ! Lorsque tu auras coupé la tête du serpent, les sbires se disperseront, ils ne sont rien sans lui, tu peux me faire confiance là dessus. Par contre, j'ai entendu dire qu'il faisait partie d'une affaire bien étrange. C'est encore sous forme de test, de ce que j'ai compris, mais les testes se font sur des hommes…

    - Oh… J'ai déjà entendu parler de ça…

    - Vous pourriez alors, peut être lui soutirer quelques informations. Après, je ne sais pas comment tu comptes t'y rendre, mais voilà, c'est une suggestion comme une autre !

    - Je prends note tante Bel, vos suggestions sont toujours les bienvenues.

    - Bien ! Donc, je te convies, toi et ton équipage, à venir au bal qui a lieu d'ici une petite semaine. Et si tu pouvais demander à ce qu'on expose l'Elian au dessus du lieu de rendez-vous, ce serait merveilleux ! Ah oui, je souhaite m'occuper de votre navire, et que vous soyez les bienvenus à Phylégride, c'est pourquoi il me faut aussi un représentant du trois mâts. Mais pas n'importe comment. Je veux que les mots soient doux, et glorieux. Je ne veux pas que le mot pirate sorte de vos bouches ! Vous serez des mercenaires, si vous voulez, combattant la piraterie, et je suis consciente que cela fera rire ton équipage, mais il faut me faire confiance. Vous aurez accès à énormément de choses si vous suivez mes conseils. Et bien que vous soyez des pirates sans lois, par pitié, il vous faut une très bonne réputation ! Convaincs les Valorah, je t'en supplies…

    - Je ferais mon possible Isobel. »

     

    Tu avais bu ses paroles. Elle était convaincante, et tu espérais l'être autant qu'elle. Le thé finit, vous décidâtes de vous quitter ainsi, vous vous reverrez le jour du bal. Maintenant, il te fallait rejoindre l'équipage pour leur expliquer tout ce que tu venais d'entendre. Et ce fut la tête songeuse que tu retraçais le chemin que tu avais suivi quelques heures auparavant.

    Tu te rendis dans la taverne dans laquelle tu les avais laissés. Tu ne fus qu'à moitié surprise de voir qu'ils n'y étaient plus. Tu entras alors dans chaque taverne avant de tomber finalement sur eux. Presque contente de les retrouver, tu entamas ton explication. Et tu étais réellement ravie de voir que ces visages, qui t'étaient devenus bien familiers, te portaient toute leur attention.

     

    « Bien, qui m'accompagnera au bal ? »


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