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Vent nouveau
A la proue du Navire, Fenrir regarda la ville qui s'étendait en contre bas. Une ville toute en hauteur et complètement aérienne, des ponts pavés surplombant le vide. Ici, aucune rue ni ruelle, juste des ponts, c'était le seul moyen de se déplacer. L'Elian devait se ravitailler et l'équipage se dégourdir les jambes. Alors cette ville en apparence très calme serait parfaite.
Fenrir se pencha encore un petit peu plus sur le bastingage pour profiter au mieux de la vue. Cette ville était vraiment sublime.
«Je crois que j'arriverais à le regretter si je mettais cette ville à sac … Même une petite rapine me ferai me sentir coupable... Aaah … Piètre Pirate …»
Le bateau volait maintenant au-dessus de l'église de la petite ville, une petite foule composée de gens modestes entrait … Oui, la Mécano' aurait vraiment du mal à voler dans une ville qui respirait la tranquillité. Non pas qu'elle était Robin des Bois, voler les pauvres lui allait tout aussi bien en temps normal … Mais cette ville avait un petit quelque chose de … Magique … La jeune fille avait le pressentiment que quelque chose se passerait ici … Elle ne savait vraiment pas quoi mais il allait se passer quelque chose.
L'Elian avait ralenti l'allure et voguait maintenant paresseusement vers le port.
Ils passèrent devant une tour qui dominait toutes les autres en terme de hauteur : la tour de L'Horloge. Cette immense tour qui comptait le temps, cette immense tour au mécanisme indéchiffrable, cette immense tour, témoin d'une incroyable rencontre.
Là, au-dessus du cadran, se tient une silhouette, fine et élancée, féminine. Une jeune femme observe au dehors
La mécano', pour mieux voir, saute sur le bastingage, manque de glisser, se rattrape comme elle peut aux cordages et regarde dans la direction de la jeune fille. Leurs regards s'accrochent et une bourrasque fait voler les longs cheveux de la jeune fille de l'Horloge. Fenrir lui fait de grand signes de la main et un sourire.
Puis le vaisseau Pirate continua sa route.
Le port était là, devant eux. Kasai, Crowley, Mirayhu, Carter, Nef, Neir et Fenrir était prêts à effectuer les manœuvres qui permettraient au bâtiment de se trouver une place entre deux Vaisseaux Volant de transport de passager.
Bien que ce ne fut pas aisé, l'accostage se fit sans encombre. L'équipage était libre de ses mouvements. Tant que L'Elian ne restait pas seul. Aussi la mécano' se porta volontaire pour rester, n'ayant pas à faire le plein de Valiôm elle se dit qu'au moins, elle ne serait pas rongée par le remord de n'avoir rien volé, ou au contraire, de ne pas avoir résister à la tentation.
Une fois l'équipage parti, Fenrir alla s'installer sur le boute-hors, s'y allongea comme elle pu et se cala de façon à ne pas glisser accidentellement, ce serait vraiment idiot. La brise était légèrement chaude, très agréable et le soleil baignait de ses rayons le bateau.
Ces moments de calmes étaient vraiment reposant. La mécano' se mit à somnoler.
Dans cette ville calme et chaleureuse, tout semblait doux.
Quelque chose vint alors effleurer le nez de la manipulatrice de vis, vint lui chatouiller le nez plus précisément. Elle éternua avec toute la grâce dont elle était capable et manqua de glisser. Au dessus de sa tête une minuscule poignet de poussière d'étoile, le Comètium, voletait. Intriguée, Fenrir se releva et sauta sur le pont. Une légère brise s'engouffra entre les voiles, balayant le nid-de-pie décidément beaucoup trop vide. La mécano' se pencha négligemment au bastingage et, en bas, avisa une jeune fille aux yeux pétillant de curiosité et de passion. Elle regardait L'Elian, ce vaisseau volant parmi d'autres, bien plus petit et peu élégant en comparaison aux deux mastodontes luxuriant qui l'entourait. Non, la jeune fille debout sur les quais n'avait d'yeux que pour L'Elian ...
Fenrir la regarda plus intensément, ses longs cheveux, elle les avait déjà vus quelque part ...C'était la jeune femme de L'Horloge … La mécano' y mettrait sa main à couper … Mais ce regard, ce regard si intense, impossible de lui résister, toute cette curiosité inassouvie et cette envie d'en savoir plus … Fenrir ne résista pas et lança une corde par dessus bord, signifiant ainsi qu'elle invitait la jeune femme sur son navire.
La fille de L'Horloge ne se le fit pas dire deux fois et, avec une souplesse et une grâce dont la mécano' était dépourvue, l'inconnue monta à bord. Arrivée sur le pont Fenrir dit :
«Que désires tu ?
-Voler. Avait répondu avec douceur la jeune inconnue.
-Serais tu prêtes à vivre avec des gens peut recommandables, sans fois ni loi et dénués de scrupule pour réaliser ce rêve ?»
Pour toute réponse, la jeune femme de L'Horloge sourit, un petit sourire à la fois doux et taquin, le genre de sourire qui voulait dire «tu apprendras à me connaître »
«Alors enchantée ! Je m'appelle Fenrir !»
La mécano' tendit sa main, pour une fois propre, vers la fille de L'Horloge. Celle-ci la serra sans se départir de se sourire qui apparemment, lui était propre.
«Crystal !
-Et bien Crystal, si tu es vraiment prête à supporter un équipage Pirate indiscipliné et que tu aimes les hauteurs … Je suis prête à t'offrir le nid-de-pie qui n'attend qu'à être occupé.»
Crystal leva les yeux vers la pointe du mât le plus haut et son sourire s'agrandit. Fenrir pensa alors qu'elle avait fait sa bonne action de la décennie.
«Bienvenue à bord.»
Elle eut un clin d’œil pour la nouvelle vigie. Elle la présentera aux autres dès qu'ils reviendront … Ils l’accepteraient tout de suite sans aucun doute, quelqu'un d'aussi déterminé à réaliser son rêve ne pouvaient que leur plaire ... Car un rêve, c'est fait pour être réalisé, et maintenant que Fenrir n'en avait plus, autant aider à la réalisation de celui des autres.
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