• Retrouvailles Orageuses

    Retrouvailles Orageuses

     GreyValorah Inaugural

     

     Retrouvailles Orageuses



    Quitter Phylégride n’avait pas été chose facile. En effet, il avait fallu te détacher de ta tante que tu venais tout juste de retrouver, monter les vivres sur le navire pour enfin décoller pour de bon. Et c’était avec une boule au ventre que tu étais montée à bord. En effet, l’avant veille avait été mouvementée, et tu appréhendais de devoir passer beaucoup de temps sur le navire, avec la tension palpable qu’il y avait entre Grey et toi. Il te fallait faire avec. Mais tu ne voulais pas que le jour de vos retrouvailles vienne.

     

     Cela faisait déjà quelques jours que vous naviguiez, trois ou quatre pas plus. Et ces jours-ci tu t’étais cloîtrée dans ton boudoir, gardant tout de même les portes ouvertes. Tu n’étais pas une sauvage et tu voulais faire bonne figure, alors les portes devaient demeurer ouvertes. Mais cette histoire te perturbait, tu avais pourtant fait ton possible pour oublier, mais comme disait Tim, il fallait que tu affrontes la vérité et cesser de te voiler la face. Tu avais peur des chemins que ça allait prendre, pourtant il te fallait mettre les choses au clair.

     Tu avais donc passé la fin matinée dans ta baignoire à relire les journaux de Phylégride, qui retraçaient les évènements de la semaine que vous aviez passée là bas. Beaucoup d’articles t’avaient faite sourire, mais le plus intéressant pour toi était la presse que les journaux locaux vous avait faite. Vous aviez été bien reçus, et traités comme des rois. De plus, vous aviez fait très bonne impression lors du bal, tu en retins, de cet article, que les portes de la ville vous resteraient définitivement ouvertes. Tu replias alors le journal et le posas sur une pile que se trouvait non loin de la baignoire, une pile remplie de journaux de toutes dates et venant de différents lieux. Tu aimais bien savoir quelle impression vous laissiez lorsque vous passiez dans une ville. Quoi qu’il en fut, tu te décidas enfin à quitter ta bulle, pour mettre un peignoire bien trop joli pour servir à essuyer un corps. Mais tu étais habituée à ce genre de choses… Que les choses trop précieuses finissent par servir à quelque chose de plutôt dégradant pour la pièce en question.

     Tu en vins alors à déambuler dans les couloirs du navire, en peignoire avec une belle théière en porcelaine, pour aller en cuisine, demander à Crowley qu’il te fasse chauffer de l’eau afin que tu puisses te préparer un thé. Tu l’invitas à venir le déguster à tes côtés, mais il refusa avec cette mine timide que tu t’étais habituée à trouver sur son visage. Il te donna enfin ta théière pleine d’eau chaude, tu le remercias avant de retourner dans le boudoir. Tu finis enfin par comprendre que ce qui avait pu le gêner était sans doute le fait que tu étais justement quasiment nue. Mais cela t'importait peu, tu n’avais aucune pudeur, et tu n’allais certainement pas changer pour éviter de gêner les gens. Revenue dans ton lieu de prédilection tu tâchas de faire infuser des fleurs de jasmin. Attendant qu’elles infusent, tu te dirigeas vers Écrou qui était en train de nettoyer son plumage. Te voyant approcher il s’arrêta pour te regarder et pousser un léger cri de satisfaction. Souriante, tu vins le gratter du bout de tes ongles sous son cou, et voyant qu’il tendait le cou à mesure qu’il appréciait la caresse, tu te mis à rire doucement. Puis un raclement de gorge se fit entendre à l’entrée du boudoir, faisant légèrement sursauter l’oiseau et te faisant cesser toutes caresses. Tu n’en perdis pas moins ton sourire en découvrant le visage de celui qui te rendait visite. Tu tendis alors le bras vers la table centrale, celle où était posée ton set à thé.

    « Grey, est-ce le jasmin qui vous a attiré à moi ? »

     

     Mais son visage semblait tellement grave que tu allais éviter plus de boutades. Tu voulais que tout se passe au mieux, mais tu te mis à avoir peur. Tu connaissais très mal tous les membres de l’équipage. Tu savais très bien que chacun pouvait cacher une part sombre au fond de lui, toi même tu en avais une. Et tu ignorais de quelle sorte était celle de ton ami médecin, bien que tu connaissais son histoire… Tu l’invitas à nouveau à entrer et à venir s’asseoir, arrivant près de la table basse, tu bougeas Berth sur le bord de celle-ci. La tension était assez palpable, il n’était pas utile d’en rajouter en montrant tes armes. Quoi que tu les avais toujours près de toi, même sur le bateau, l’équipage y était habitué, mais aujourd’hui, c’était différent. Grey prit place dans l’un des fauteuils moelleux, avant que tu n’attrape la théière pour servir délicatement deux tasses. Et bien que la situation se faisait étrange aussi bien pour lui que pour toi, tu n’allais pas tourner autour du pot. Cela ne ferait que retarder les choses, et aucun de vous deux ne souhaitait cela. Du moins, c’était ce que tu osais espérer. Tu tendis sa tasse à ton ami, avant de prendre place dans le grand canapé, la tienne dans le creux de tes mains. Tu patientas quelques instants, le regardant. Il semblait réfléchir à comment amener la chose, il était aussi à son aise que toi. Mais tu ne soupiras pas, et ton sourire s'affaissa doucement.

    « Je vous écoute. Votre coeur va exploser dans votre poitrine si vous vous contenez davantage....

    - Nous devons parler, Valorah. Et j’ai besoin de te poser des questions, de te dire des choses que tu n’as peut-être pas envie d’entendre. Et j’en suis désolé, mais j’en ai besoin, et peut-être qu’au fond toi aussi. »

    Tu acquiesça sur le côté, signe que tu étais prête à l’écouter. Quant à lui, tu le sentais de plus en plus nerveux. Il posa sa tasse sur la table, ses mains sur ses genoux avant de prendre une longue inspiration et te regarder dans les yeux.

    « Je veux savoir la raison pour laquelle tu l’as tué. J’ai beaucoup réfléchi ces derniers jours et je pense que je comprends, mais je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à te pardonner. Pas tout de suite. Il faut que tu me dises pourquoi. Je peux comprendre que tu le considères comme ton oncle, que tu le connaisses depuis longtemps, mais Valorah, ça ne sert à rien de se voiler la face. C’est lui qui m’a fait tout ça, c’est lui qui m’a transformé, et la simple idée que tu puisses vouloir refuser d’entendre la vérité me fait mal, parce que je t’estime beaucoup et je pense que tu vaux mieux que ça. Il m’a fait du mal, à moi et aux autres qui sont morts avant moi, et tout cela pour un projet fou. Mais plus encore, il t’a fait du mal à toi, sans même que tu le saches. Il a trahi ta confiance, ton amour pour une envie de pouvoir. Je ne sais pas quoi dire, Valorah… J’ai besoin que tu acceptes, j’ai besoin que tu sois là pour le confronter. Je sais que je t’en demande beaucoup, mais j’ai bien réfléchi. On est tous les deux dans le même bateau et je ne supporte pas que tu restes silencieuse. J’ai besoin de toi, de ton aide. J’ai besoin de toi pour m’aider à arrêter Cavendish.»

     

     Tu avais porté ta tasse à tes lèvres, pour siroter doucement ton breuvage. Tu l’avais écouté, sans même le regarder, les yeux mi-clos. Tu semblais presque plus intéressée par ton thé que par le discours de ton ami. Pourtant tu l’avais bien entendu, et compris. Tu pris tout de même le temps de finir ta tasse, laissant peser un étrange silence. Mais tu en étais presque heureuse. Vicieuse ? C’était comme tu te sentais à ce moment présent. Tu cachas un demi sourire avant de poser la tasse sur la table et te lever pour te diriger vers ton oiseau, t’assurant tout de même que ton invité te suivait du regard.

    « La raison pour laquelle j’ai mis fin à ses jours est relativement simple. Comme il vous l’a signalé, vous possédiez déjà les réponses à vos questions. Dans ce cas précis, pourquoi laisser un homme en vie, sachant qu’il allait continuer ses méfaits s’il recommençait sa paisible existence ? Pour en revenir à notre Lord, je tiens tout de même à vous signaler que c’est bien plus complexe que vous ne l’imaginez. Un simple oncle dites-vous ? Il est bien plus que ça à mes yeux. Et vous savez l’importance que je porte aux personnes que j’aime. A ma famille. Et comme je viens de vous l’expliquer, pour stopper un homme dans ses actes, la meilleure des solutions est évidemment de l’éliminer. Pensez-vous vraiment que j’admettrai qu’on lui fasse une telle chose ? Je vous pensais bien plus intelligent, Grey. »

     Tu étais piquante, épineuse. Une rose. Tu reportas tes yeux sur lui, le regard sévère. Alors que tu sentais la pression monter, tu voulais le voir au grand jour. Tu voulais voir quel oiseau se cachait, pris en cage entre ses côtes. Pourtant tu ne lui laissas pas le temps de pouvoir te répondre, tu devais tout de même lui expliquer. Alors tu recommenças ton petit jeu, l’ignorant vivement, revenant gratter le cou de Écrou, qui te sentait bien différente de ton habitude.

    « Pensez-vous réellement qu’il est aussi simple d’admettre qu’une personne que vous considérez comme votre tuteur puisse être le diable ? Et surtout que toute cette mascarade vous monte à la tête, susurrée par l’unique parole d’un jeune homme ?  Et bien que vous ayez trouvé d’autres voix, tous les dialogues peuvent être pris en quiproquos. Pourquoi devrais-je vous croire, un seul instant ? Mais je sais que la parole de véritables amis est d’or. Alors il me faut réfléchir. Je peux trouver des solutions, mais il me faudra du temps pour l’accepter. Et pas que… »

     Tu souriais. Et ce sourire s’entendait dans le timbre de ta voix. Écrou s’ébroua doucement avant de reculer un peu la tête de tes doigts. Tu savais très bien ce qu’il avait. Il n’aimait pas lorsque tu étais dans cet état. Alors il prit son envol, l’une des fenêtres restant toujours ouverte. Il te fuyait toujours lorsque tu en venais à avoir ce sourire plein d’envies sournoises. Tu en avais besoin, surtout lorsque tu faisais le trop plein de colère. Tu avais besoin de la lâcher, de la libérer, et à ce jour, tu n’avais trouvé qu’un seul moyen réellement efficace. Tu te tournas à nouveau vers Grey, penchant la tête sur le côté, faisant rebondir les quelques mèches que tu n’avais pas coiffées et qui avaient finies par faire des anglaises.

    « Je ne puis tolérer que vous pensiez lui faire du mal. Pas avant de me l’avoir réfléchi. Ne faites pas l’idiot avec ce genre de choses, cela pourrait dégénérer. »

     Tu le cherchais. Et tu espérais bien le trouver, juste pour voir. Et tu voyais bien que tout ce que tu avais pu lui dire ne le laissait pas indifférent. Tu le regardas, dans les yeux, car ils sont les fenêtres de l’âme, et tu adores lire les âmes à travers eux. Plusieurs émotions passèrent dans les yeux de ton ami. De la surprise, de la tristesse, du désarroi, et pour finir, celle que tu chérissais, la colère.  Il se mit à trembler, ouvrant la bouche pour te répliquer quelque chose mais sa gorge était nouée. Il se leva alors de son fauteuil, pour emprunter le chemin de la sortie du boudoir. Tu eus un sourire presque satisfait sur le visage, mais tu restas tout de même un peu déçue. Toi qui avais peur de t’amuser, tu voyais ton jeu s’en aller. Mais Grey fit volte-face, revenant à toi tout en remontant ses manches et te montrant ses blessures.  Tu arquas un sourcil avant de le rebaisser, attendant ce que ton invité avait à te cracher dessus. Car bien que sa voix se faisait douce, il l’a perdit pour laisser échapper sa colère dans ses paroles. Entendant sa voix tremblante et ses larmes, tu ne pus cacher un doux sourire.

     

    « Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. C’est lui qui m’a fait du mal, c’est à cause de lui que je pense ça aujourd’hui, que je veux l’arrêter. Ce n’est pas de ma faute, c’est de la sienne et uniquement de la sienne. Tu ne peux pas penser le contraire, c’est impossible. J’ai passé plus de deux ans de ma vie à chercher des réponses et toutes les pistes mènent à lui, mènent à ce nom. Tu ne peux pas me demander d’attendre que toi tu prennes le temps d’analyser tout ça et de savoir ce que tu en penses. Je n’en ai rien à faire de ce que tu penses. Ton oncle m’a détruit et c’est tout, il doit payer pour ça. Je n’en ai rien à faire que tu sois une petite gamine gâtée par son père qui s’ennuie de tout parce qu’elle n’a de coeur pour rien, une petite sotte qui ne pense qu’à son confort et à ses bains. A côté de toi des gens souffrent, des gens meurent et toi, tu bois ton thé bien au chaud dans ton boudoir. Qui es-tu pour me dire d’attendre, pour me demander du temps, alors que le tien tu le gaspilles en robes et en chapeaux ? Moi, mon temps, je me suis battu pour l’avoir, pour le retrouver, pour le redécouvrir. Tu n’as aucun droit de m’enlever ça et je ne te laisserai pas faire. Si tu ne veux pas m’aider j’irai seul et toi, tu resteras dans ton coin avec tes rubans et des piles d’or pendant que j’irai me battre ! »

     

     Il était tout près de toi, tu sentais toujours son souffle tremblant sur ton visage. Mais pourtant, cette fois-ci, tu ne l’avais pas ignoré. Bien au contraire, tu avais suivis l’évolution de la colère dans ses yeux, dans sa voix. Tu savais qu’il était à deux doigts de lâcher, et pour ta part, tu n’avais qu’une seule façon de réagir. Toi outrée ? C’était mal te connaître. Et ton sourire s’était agrandi à mesure que le discours du médecin avançait.

     Alors tu explosas dans un rire que tu ne pus contenir très longtemps. Il te connaissait mal, mais ça t’allait, bien au contraire. Tu préférais qu’on te connaisse mal. Alors tu riais. Tu riais comme tu n’avais encore jamais ri. Tu avais toujours été dans la retenue. Mais cette fois, tu riais à gorge déployée. Pourtant avant que ça ne dégénère de trop il te fallait te calmer. Alors tu tentais de te contenir un peu sans pour autant te stopper. Et tu continuer de le fixer, les joues rosies par tes rires. Oui, ce qu'il venait de te dire t'avais fait bien rire, à croire que tu en avais besoin. Tu reculas alors d’un pas, augmentant légèrement la distance qui te séparait de Grey. Venant plaquer la phalange de ton index contre tes lèvres tu étais prête à t’excuser, encore rieuse. Mais tes rires ne pouvant pas se calmer, tu tournas légèrement la tête sur le côté, voulant regarder ailleurs, pour calmer tes hoquets.

     

    Ce qui vint ensuite te surpris du plus profond de ton être. Un coup rapide, le poing de Grey vint s'écraser sur la pommette que tu lui avais tendu inconsciemment. Assez puissant pour te faire vaciller, puis tomber près de la table basse. Tu ouvris alors grand les yeux, si tu t'étais attendue a ce genre de réaction... Mais tu sentis quelque chose couler sur ta joue, qui n'était pas des larmes. Ta porcelaine de peau était fragile, et tes cicatrices invisibles et trop fines. Si fines qu'elles pouvaient se rouvrir au moindre gros choc. Se rouvrir suite à un coup.

    « Insolente. »

    Tu revis alors s'abattre sur ton visage le lourd bras mécanique de celui qui aurait  pu être ton père, qui aurait souhaité l'être de toute son âme.

    Ce n'était pas Grey qui avait dit ses mots. Mais tu ne pus réagir autrement. Tu attrapas Berth qui était toujours posée sur le coin de la table avant de mettre en joue ton invité. La colère que tu vis dans ses yeux t'habitait également. Tu n'avais pas peur, tu n'avais pas les larmes aux yeux. Tu te sentais comme devant ton gibier. Sans aucune émotion si ce n'était la colère. Il ne cilla pas pourtant.

    « Vas-y, tire ! Tu ne sais faire que ça. »

     Tu ne te fis pas prier. Décalant le canon de ton arme pour le déplacer de sa tête à son épaule, tu appuyas sur la détente. La balle traversa son corps, et tu connaissais assez bien l’anatomie humaine pour savoir éviter de le blesser grièvement. La balle finit sa route dans la porte en bois, massive. Tout près de Shadow, qui semblait tout juste arrivé. Un sourcil levé, il s’approcha d’un pas décidé vers la scène qui semblait s’être mise en pause. Il frôla Grey, qui avait porté sa main à son épaule blessée et qui ne te quittait des yeux, alors que les tiens s’étaient tournés vers ton nouvel invité. Tu semblas étonnée de le voir, de le voir s’approcher de toi de ce pas rapide. Tu levas alors la tête vers lui, alors qu’il balança son pied dans la main qui tenait ton arme. Berth glissa sur plusieurs dizaines de centimètre avant que tu ne sers le poing, venant le frotter pour essayer de calmée la douleur causée par le coup. Tu fermas les yeux, commençant à trembler, à faiblir.

    « Sortez. SORTEZ D’ICI ! »

     Avais-tu hurlé en leur montrant le chemin de la porte avec ton doigt. Shadow recula sans un mot, pour aller attraper le bras valide de son ami et le tirer de force en dehors du boudoir. Écrou venait de te rejoindre lorsque les deux hommes quittèrent la pièce. Tu te levas non sans mal avant d’aller claquer les portes du boudoir. En tout cas essayer, elles restaient tout de même lourdes pour toi. Tu soufflas longuement, avant de rejoindre une coiffeuse que Isobel t’avait fait monter dans ta pièce. Te regardant dans le miroir, tu vis à quel point la colère avait noirci ton visage. Tu vis également la plaie de la taille d’une aiguille sur ta pommette. Un nouveau soupir, tu attrapas un mouchoir pour l’essuyer, tu savais qu’elle ne saignerait pas longtemps. Et déjà, après avoir teinté le tissu blanc de carmin, le sang ne coulait plus.

    Tu te poudras alors le visage, pour retrouver ton teint de porcelaine, tu teintas également rapidement tes joues et tes paupières, avant de chercher un autre cadeau que t’avais fait ta tante. Tu souris en voyant le petit tube. Tu ne te maquillais pas souvent, mais lorsque tu le faisais, tu pouvais faire un trou de lumière dans un orage. Il s’agissait d’un rouge à lèvre, un merveilleux rouge. Un rouge sombre, un véritable rouge. Tu glissas le stick sur tes lèvres, d’un geste gracieux et précis. Puis tu partis t’habiller, d’une robe simple, légère, sans ruban ni froufrou. Sans oublier d’habiller ta tête d’un chapeau, avant d’aller te servir une nouvelle tasse de ton thé.



    Tu avais attendu plusieurs heures avant de te décider à sortir de ton boudoir, un doux sourire sur tes lèvres. Tu avais d’abord vérifié que tes lèvres aient gardé leur rouge, ce qui avait été le cas avant de déambuler nonchalamment dans les couloirs de l’Elian. Tu arrivas jusqu’à la porte du cabinet de Grey. Tu n’inspiras pas un grand coup, mais tu frappas, doucement, avant d’ouvrir la porte et de regarder ton blessé d’un air désolé. Tu mis ton index devant ta bouche, le demandant gentiment de garder le silence. Tu entras avant de le regarder, les mains jointes contre ton corps.

    « L’affaire Cavendish est une affaire compliquée. Mais pour la résoudre il nous faudra de l’aide. Je connais un homme dont l’esprit ne pourra que nous aider, il saura nous dire quoi faire. Comment l’approcher, comment être plus malin que lui. Il le connaît par coeur, et je ne pourrai rien engager contre Polonius sans l’accord et l’aide de cet homme. Car dans le cas contraire, si nous ne l’attendons pas, je me verrai dans l’obligation de changer de camp. Et ce n’est pas quelque chose que je souhaite. Alors, je vous demande de vous montrer patient. J’irai demander à ce qu’on fasse une nouvelle escale à Vanc’iôm, ma ville natale, pour vous y faire rencontrer mon père, et enfin, assouvir votre vengeance. N’oubliez pas mon ami, tout vient à point à qui sait attendre… »

     Tu lui souris, de ce sourire doux et amical que tu lui as toujours adressé, avant de le contourner et poser ta main sur son épaule valide. Tu pensais inutile de t’excuser, tu étais bien trop fière pour ça, mais ce geste n’arracha aucune douleur à ton ego. Tu finis par le quitter, laissant s’attarder ta main sur son épaule avant de quitter le cabinet.

     

     Il ne te restait plus qu’une chose à faire, pour te vider de ce trop plein de mauvaises choses. Il te fallait retourner chasser.

     


  • Commentaires

    1
    Setsuki
    Mardi 22 Décembre 2015 à 01:51

    J'ai vraiment beaucoup aimé, ca avance, la seconde personne est très bien utilisée, les mots sont justes, c'est nickel. Continuez comme ça ;)

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