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Valorah
Valorah, Ambassadrice Air/Terre et Pirate de l'Air
Le souffle lent. Les yeux grands ouverts sur trois lunettes alignées. Un zoom optimal. Ton sourire s'agrandit à mesure que tu suis ta cible. C'est bien trop grisant pour toi. Tu te mords la lèvre, qu'attends-tu pour appuyer sur la gâchette ? Il se retourne pour vérifier qu'il est sauf, puis le reflet des lunettes l'ébloui. Il te vois. C'est le moment idéal. Le bruit du tire résonne, tu es satisfaite, tu démontes ton arme pour la ranger bien au chaud dans sa valise. Et c'est d'un pas nonchalant que tu rejoins le cadavre de ce – pauvre – beau jeune homme. Les autres te rejoignent, tu déposes ton chapeau sur le visage de la victime, qui implorait ta pitié. « J'en ai fini pour aujourd'hui, je rentre. » Tu les quittes, tu sais qu'ils ne te suivront pas, car ils ont trop à perdre. Ils se chargeront du pauvre garçon, ils le dépouilleront en fait. Toi, c'était seulement ton contrat, tu n'avais jamais cherché à savoir pourquoi tu devais les éliminer, toutes ces autres victimes. Tu avais de la chance que ton arme tire juste, et que tes yeux y voient clair…
Tu te fais reconduire chez toi, te repoudrant le nez dans la voiture pendant le trajet. Tu t'ennuies. Tu t'ennuies beaucoup trop ici, il te faut quelque chose de plus attrayant. La voiture s'arrête, ton père t'attend, les bras ouverts, pour te souhaiter le bon retour à la maison, comme toujours. Et comme toujours, tu lui souris, tu l'enlaces, et tu lui dis qu'il te faut un nouveau chapeau. Et c'est tout en t'accompagnant à l'intérieur qu'il te demande comment tu le souhaites, de quelle couleur, de quelle forme. Lui faut-il des plumes, ou plutôt des voiles ? Doit-il être large ou petit ? Il sait à quel point tu aimes les chapeaux, mais ne parviendra jamais à comprendre ce que tu en fais, pour les perdre à chaque fois que tu sors. Pourtant, jamais il ne te posera la question, il a bien d'autres chats à fouetter, et une grosse entreprise à diriger.
Ton père est le patron de la plus grosse firme productrice de Valiôm du pays. Oui, c'est un des hommes les plus puissants et les plus influents du pays. Il t'a toujours aimé, tu es son petit bijou, celle qu'il chérit plus que tout au monde, après son travail. Mais il te le rend bien. Il sait qu'il n'a pas été souvent présent pour toi pendant ton enfance, il était souvent pris pour différentes affaires importantes. Alors il te laissait entre les mains tendres et douces de ta mère. Pourtant, elle ne put s'occuper de toi bien longtemps. En effet, vous le saviez, vous saviez qu'elle était condamnée, ce n'était qu'une question de temps pour qu'elle ne rejoigne les anges. Elle avait une épée de Damoclès au dessus de la tête, une maladie assez grave dont les avancées médicinales ne suffisaient pas à soigner. Elle vous quitta un matin d'automne. Le chagrin était grand, mais vous étiez prévenus, la plaie qu'elle laissa dans ton cœur fut longue à cicatriser, mais elle y parvint. C'était une mère aimante, qui ne laissait rien au hasard. Elle parvint à agrandir ton sens de la curiosité, de l'élégance et de la réflexion. Tous les jours, elle songeait à t'occuper d'une façon différente de la veille. Car elle savait à quel point tu te lassais rapidement, et à quel point tu avais besoin d'occupations qui te remplissaient entièrement la tête. Tu étais une enfant difficile, capricieuse, mais ta mère parvenait toujours à te satisfaire. Tu as toujours vécu dans la satisfaction, ne manquant jamais de rien. Et cela empira lorsque ta mère vous quitta.
Tu demandes à ce qu'on te prépare ton bain, avec les journaux du jour. Tu aimes lire les journaux, pour passer le temps dans ta baignoire. Et surtout pour voir comment on te surnomme. Ton père n'en sait rien, il te donne ce dont tu as besoin sans poser de questions, en fermant les yeux, car tu es sa fille chérie. Il te cédera absolument tout, et tu le sais très bien, tu en joues d'ailleurs, tu en profites. Mais seulement auprès de ton père, après tout, il a de l'argent à perdre. Non, ce n'est pas ça qui manque chez toi, il n'a qu'à compter le nombre de domestique que vous avez, rien que ça peut être le miroir de la fortune de ton père. Tu entres dans la salle d'eau, on t'a posé les journaux sur la table à côté de la baignoire en cuivre bien remplie. Le gros titre de l'un d'eux te fit sourire « La dame au chapeau a encore frappé », suivit d'une photo du l'ex-beau garçon à qui on avait retiré ton chapeau pour dévoiler son visage, dont la balle était encore logée entre ses deux yeux. C'est bien celui-ci ton journal préféré. Il te suit de près, le journal des bas quartiers. Tout le monde te craint là-bas, sans jamais t'avoir vu. Et ça te fait bien rire, parce que tu es maligne. Les chapeaux que tu poses sur la tête de chacune de tes victimes n'est pas original. C'est le chapeau que toutes les femmes portent là bas. Le chapeau à la mode. Et la mode, c'est toi qui la définie finalement. Car elle prend fin lorsqu'on retrouve ce superbe chapeau sur un cadavre. D'ailleurs, on vient te déranger, t'apportant différents chapeaux.
« Lequel voyez-vous sur le plus de têtes ?
- Il me semble que c'est le rouge, Madame.
- Alors ce sera le rouge. »
Tu ne l'as même pas regardé, ce chapeau. Tu n'en as cure. Ceux que tu jettes sont loin d'être tes préférés, ils changent à chaque fois qu'on te demande. Tes préférés, tu les portes lors des soirées mondaines que tu passes au bras de ton père, pour représenter la femme de la famille. Ils savent que tu es sa fille, mais tu ressembles tant à ta mère qu'ils pensent d'abord à elle avant de penser à toi. Pourtant tu t'es assurée que personne n'avait d'idées malsaines au sujet de ton père et toi. Et si jamais cela traversait les esprits, tu le verrais, et ferais bien comprendre que tu n'étais rien d'autre que sa fille chérie.
Le chagrin de ton père fut plus grand que le tien lorsque ta mère partit. Mais elle t'avait appris à rester près de l'homme qui souffre, car il te le rendra toujours. Alors tu as été près de lui pendant qu'il pleurait sa défunte épouse. Tu devais avoir une dizaine d'années, mais elle t'avait enseigné tout ce qu'il fallait pour que vous viviez heureux, ton père et toi. Mais tu sentais aussi qu'il voulait tout faire pour que son chagrin ne te pèse pas trop lourd, ce fut ainsi que vint sa lubie à faire de tes désirs, des réalités. Tu étais même parvenu à te faire offrir un faucon pèlerin pour ton quinzième anniversaire. Un oiseau que tu avais appris à dresser à l'aide d'un maître fauconnier, pour que l'animal t'aide dans tes jeux de chasse. Tu avais même fini par le prendre avec toi lors des missions, pour repérer ta cible et l'embêter par la même occasion. C'était comme ça que ton père te montrait son amour, et s'excusait d'être si peu présent. Mais il attachait une certaine importance à ce que tu ne t'ennuies pas, jusqu'à ce que tu vieillisses trop pour te satisfaire de ce que ton père pouvait te donner dans son domaine.
C'est comme ça que ça avait commencé. Tu t'en souviens très bien d'ailleurs, et ça te fait toujours sourire d'y repenser. Tu voulais changer l'ambiance des beaux quartiers pour aller dans ceux un peu plus miséreux. Beaucoup plus miséreux pour toi. Tu étais sortie avec une robe élégante, un chapeau assorti et une ombrelle. Pourtant, tu ne t'étais pas attendue à ce que le jour disparaisse dans ces bas quartiers. Bref, tout sur toi indiquait que tu n'avais absolument rien à faire dans ce genre d'endroit. Ce fut au détoure d'une ruelle que tu tombas sur eux, en train de sauvagement s'occuper d'une femme qui semblait pleurer son mari mort quelques minutes plus tôt. L'un d'eux t'avait vu, t'avait interpellé pensant te faire peur. Mais tu n'avais pas bougé. Tu souriais. Il approcha alors d'un pas assuré, armé d'un couteau, bien décidé à te faire fuir. Mais tu le stoppas, l'arrêtant en pointant ton ombrelle sur lui, qui finit par être en contact avec lui finalement. « Attention, ce n'est pas une ombrelle comme les autres. Je ne voulais pas vous déranger dans vos affaires… Je m'ennuie terriblement, vous avez égayé ma curiosité. Pourrais-je… Vous accompagner ? » Oh, l'ombrelle n'avait absolument rien de spécial. Mais c'était son sourire et son ton si calme et doux qui avait fait douter l'homme, qui n'avait pas l'air très vieux. Ils te laissèrent les accompagner, non sans penser que toi aussi tu allais finir comme cette pauvre femme qu'ils avaient abandonné pour te mettre à leur bras.
Mais tout ne s'était pas passé comme ils l'avaient souhaité. On te présenta à ce qui ressemblait être leur chef, pour décider de ton sort. Cependant tu les convaincu rapidement que tu pourrais leur être utile, leur annonçant même que tu pourras les aider à ne pas être en manque de quoi que ce fut. Tu les avais mis facilement dans ta poche, ils étaient crédules, et toi tu avais besoin de changer d'air. Tu les avais fourni en poudre, en gaz et même en charbon, disant à ton père que c'était ta nouvelle distraction, et que tu t'y amusais follement, sans jamais lui révéler ce que ton petit groupe faisait en réalité. Puis un jour on te mit une arme à feu dans les mains, et pendant que les hommes pariaient à ton propos, tu écoutais les consignes. Tu devais simplement toucher les canettes entreposées un peu plus loin, sur une table. Et tu entendais ce qu'ils racontaient, tu n'étais pas capable d'en toucher une seule… « Si j'en touche une, je souhaite dix pour-cent des gains. Deux, vingt pour-cent, et ainsi de suite. Si je les touche toutes, alors je gagne l'intégralité de la mise et je donne cinq pour-cent à celui qui aura parié pour moi. » Tu n'avais jamais touché une arme à feu, mais la chance t'avait toujours souri. Rien que le fait de ne pas être morte au détour de cette ruelle relevait du miracle. Il fallait donc que tu gagnes ce pari. Un jeune homme s'était approché de toi, te donnant des conseils pour ta posture, comment bien tenir l'arme et surtout, viser avec les deux yeux. Il te glissa ensuite à l'oreille qu'il était le seul qui avait parié sur toi, et qu'il n'y était pas allé de main morte. Une canette sauta, puis une seconde, puis une autre, une autre encore. Jusqu'à ce que toutes finissent à terre. Te retournant vers l'assemblée ébahie, tu fis une petite révérence avant de récupérer ton gain et de donner cinq pour-cent à ce beau jeune homme. Plus tard on te confia autre chose, d'un peu plus conséquent. Un fusil de précision. C'était le patron qui te l'avait offert, t'annonçant que tu devais aller faire tes preuves sur le terrain, avec d'autres. Il t'apprit à le monter et le démonter, jusqu'à ce que tu y parviennes les yeux fermés avant de te donner tes premières instructions, ta première personne à abattre. Tu avais dû monter sur un toit pour pouvoir l’apercevoir dans sa chambre. Pourtant ce jour là, tu étais dépourvu d'émotion, tu étais arrivée calme et décidée à rendre fier. L'homme abattu, tu t'étais sentie satisfaite, comme jamais tu ne l'avais encore été.
Et ceci dura jusqu'à ce jour. Pourtant, te voilà dans ton bain, lassée. Tu avais même fini par signer tes crimes avec ton chapeau, mais personne ne soupçonnait la fille de ce patron de firme. Justement parce qu'elle avait trop de valeur… Tu es le petit bijou royal de ton père, qui ne le cache absolument pas. Et c'est tant mieux d'ailleurs. Mais tu as besoin de changer d'air. Tu t'ennuies, et même si la cible est toujours différente, tu finis toujours par l'abattre. Tu as besoin de quitter cette ville, ce pays, tout ce qui t'a façonné. Oh non, tu ne souhaites pas changer de comportement ou te faire une nouvelle vie. Seulement, tu as besoin de voyager. Tu n'es pas heureuse, tu ne l'es plus en tout cas. Tu fais mander ton père, ajoutant que tu as vraiment besoin de lui parler, pour une fois que tu n'as besoin de rien d'autre…
« Oh, mais tu es encore dans ton bain, je ne voudrais pas…
- Père, que diriez-vous si un jour je décidai de partir ?
- Partir ? Mais où donc ? Tu n'as pas tout ce qu'il te faut ici ?
- Si bien au contraire… Mais, je voudrais voir autre chose. Je sais que mère était comme ça elle aussi, elle avait besoin de toucher les nuages, c'est pour ça qu'elle était si proche et respectueuse de la nature. La ville lui donnait le mal de terre, et je commence à le ressentir, ce mal… Comprendriez-vous ?
- J'imagine que tout ce que je peux t'offrir de plus, c'est de la liberté, même si tu n'es pas enfermée en cage ici… Je ne t'en voudrais pas, cependant, je ne souhaite pas que tu partes pour toujours. Si tu venais à partir, il faudra que tu me promettes de revenir voir ton vieux père. Et je tiens à ce que tu ne manques de rien lors de ce voyage que tu comptes entreprendre un jour !
- Promis père. Et je compte sur vous pour que mon voyage ne manque de rien ! »
Vous vous mettez à rire, ça te fait du bien de rire avec ton père. Il dépose un baiser sur ton front avant de repartir à son occupation. Te voilà soulagée de voir que ton père te laissera voler de tes propres ailes. Aujourd'hui, c'était le dernier homme que tu assassinais sous contrat.
Métier : Sniper et fournisseur de Valiôm et autres ressources nécessaires pour les grands voyages.
Capacité : Oeil de faucon, une très bonne vue qui lui permet de tuer les gens d'une balle. Charmante, ça lui permet de s'éviter quelques soucis, surtout avec les hommes...
Qualité : Curieuse, souriante, calme, réfléchie, observatrice, peu bavarde mais diplomate, maligne.
Défaut : Curieuse, insouciante, se moque de tout, joueuse, compulsive, sang-chaud.
Armes : Berthe : un pistolet qui ne la quitte jamais, attaché à sa cheville (parce qu'elle porte des robes longues exclusivement.)
Mathilda : Un genre de fusil à pompe qu'elle ne sort que très rarement
Basile : Son fusil de précision à trois lunettes.
Écrou : Son faucon pèlerin.
Aime : Les armes à feu, les chapeaux, les robes, être élégante en toutes circonstances.
Déteste : Qu'on lui manque de respect, la saleté, la puanteur, se salir les mains (proprement parler, genre la mécanique et avoir des traces sur les mains, elle aime pas ça.)
Souhaite : Ne pas s'ennuyer.
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